1. |
Andromaque
05:21
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ANDROMAQUE
j’entends le rire lointain de mes frères
transporté par les vents
transporté par les mers
vous qui êtes unis dans l’errance
revenez, revenez en silence
et vous serez enfin chez vous
comme en une maison
qui s’est faite en votre absence
aujourd’hui j’ai le cœur en poussière
demain j’aurai un enfant dans le ventre
dans la bouche un arrière-goût de fer
dans la main le poids de nos différences
voici mes frères alignés comme des bêtes
ils font la queue rien que pour me voir apparaître
voici mes frères alignés comme des loups
ils font la queue rien que pour me voir à genoux
tu vois la coque de fer, c’est ma cloison
tu vois les roues dans la terre, c’est ma motion
tu vois ma voix ouvrière, c’est mon oraison
j’étais ombre parmi les ombres
lettre parmi les nombres
levrette parmi les lévriers
j’avais les pieds attachés
au poids du balancier
je planais sans me soucier
de ma trajectoire
le hic
c’est le miroir qui me l’a dit :
«prends garde aux hommes,
à l’amour physique»
j’étais femme parmi tant d’autres
amazone parmi les fauves
une ortie dans la grande faune
couleuvre parmi les pieuvres
je passais inaperçu
e
jusqu’à ce que je fasse mes preuves
et qu’enfin vous m’ayez reconnue
la veuve parmi les pieuvres
c’était moi bien entendu
ah
j’étais Andromaque
j'étais Andromaque
je placardais des soliloques
sur les murs de ma baraque
j’étais Andromaque
j’étais Andromaque
les parois de ma cellule intactes
j'étais Andromaque
j'étais Andromaque
partagée entre ma foi et mes actes
le regard ivre de mensonges
il me fallait pour survivre
suivre la longe
le fil d’Ariane
qui m’enfonçait dans l’éponge
dans les décombres de vos dédales
j’étais Roxanne
j’étais Roxanne
le regard ivre de mensonges
il me fallait pour survivre
suivre la longe
le fil d’Ariane
qui m’enfonçait dans l’éponge
dans les décombres de vos dédales
j’étais Roxanne
j’étais Roxanne
j’étais !
en lotus sur l’os iliaque
le corps en équilibre
dans les vapeurs d’ammoniac
j’étais démoniaque
en fœtus, la peau qui vibre
sous la pulsation cardiaque
j’étais démoniaque
flashback, les yeux mouillés
la peau qui craque
dans le verre qui fêle, le sang écarlate
flashback, les yeux mouillés
la peau qui craque
dans le verre qui fêle
revenez
revenez
et vous serez chez vous comme en une maison qui a brûlé en votre absence
ah !
j’étais Andromaque
j’étais Andromaque
je placardais des soliloques
sur les murs de ma baraque
j’étais Andromaque
j’étais Andromaque
les parois de ma cellule intactes
j’étais Andromaque
j’étais Andromaque
partagée entre ma foi et mes actes
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2. |
Apprendre à mentir
03:09
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je pourrais te dire de pas t’en faire, y va revenir
mais je sais qu’il est parti pour partir
je pourrais te dire que tu peux compter sur moi
mais je me ferais pas confiance si j’étais toi
je pourrais te dire : «tu va retrouver l’amour c’est sûr»
mais l’amour est mort dans un coffre de voiture
viens, je vais t’apprendre à mentir
on pourra faire croire aux autres ce que tu voudras
viens, je vais t’apprendre à mentir
on pourra faire croire aux autres ce que tu voudras
je pourrais te dire que tes parents sont fiers de toi
à vrai dire ils sont morts, ils te voient pas
je pourrais te dire qu’un jour on aura un pays
à vrai dire je pense qu’on en mérite même pas
je pourrais dire qu’on a la vie devant nous
mais celle que j’entrevois me rendra fou
commence par faire la paix
avec le trou dans ton ventre
le soleil reviendra entre tes jambes
viens, je vais t’apprendre à mentir
on pourra faire croire aux autres ce que tu voudras
viens, je vais t’apprendre à mentir
on pourra faire croire aux autres ce que tu voudras
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3. |
Brise-glace
03:32
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j’avais sculpté
tel Pygmalion
j’avais des hommes statufiés
plein mon salon
j’avais piétiné
quelques amours passion
j’avais des vendanges pourries
plein les talons
et si t’avais vu
au bord de ma falaise
ceux que j’ai pétrifiés
que j’ai pétri dans la glaise
et qui ont péri
dans les murs de ma maison
des sculptures fêlées
ouvertes par la trahison
faites de la place,
je suis un brise-glace
je fraye mon chemin
à travers les eaux gelées
et j’ai voulu
qu’on tombe dans mes pièges
et j’ai attendu
comme on attend la première neige
je ne suis qu’urgence,
je ne suis qu’impulsion
j’implose en silence
sous ma carapace de béton
j’ai pas de patience
en constante propulsion
je déferle mon inconscience
sur ta terre d’exclusion
je sens plus de haine
je sens plus de compassion
j’ai plus la chienne
je m’invente plus de raisons
faites de la place
je suis un brise-glace
je déplace mon cuirassé
à travers les eaux gelées
fuyez mon intérieur,
je suis un brise-cœur
qui libère la mer
séparant les eaux gelées
j’avais sculpté
tel Pygmalion
j’avais des hommes statufiés
plein mon salon
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4. |
M'attends-tu
03:00
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comme
comme le soleil
tu te couches trop tôt
sans sommeil
comme
comme les corbeaux
tu crie dans le ciel
des phrases sans mots
comme
comme toujours je pars
mais comme
tu me pardonnes
me
me jetteras-tu au clou
au fond du caniveau
ou juste à part
suis-je
la lueur dans le trou noir
ou une nouvelle corde à ton cou
avant
que l’on ne s’écarte
que l’on ne se dénoue
j’ai besoin
de savoir
tu
m’attends-tu ?
comme
comme le soleil tu te lèves trop tôt
sans sommeil
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Lydia Képinski Montreal, Québec
lydia képinski
est
un humain
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